Henri Girard
Auteur de romans et de nouvelles

« L’esprit en nuit. Relié à la caténaire, l’archet du pantographe produit ses éclairs, amplifiés par les éclaboussures du gel et répand ses griffures jusqu’aux berges des yeux. Opéras réalistes de sculptures et musiques. Par leur noirceur, ces heures de nuit me font penser aux difficultés qu’il faut affronter. Pour en venir à bout, on laisse quelques forces, on acquiert quelques cheveux blancs, brûlures de lune. Fleurs de nuit, fleurs du mal, on arrive à l’idée baudelairienne. »
Voilà le genre de « carte postale » que nous adresse Roger Texier, ancien dévorant sur les rutilantes machines à vapeur qui, le temps des dernières fumées s’annonçant, enfourcha, peut-être avec un brin de nostalgie, d’autres engins plus puissants, sans doute moins romantiques.
Textes et poèmes se complètent. Les textes nous ancrent solidement les pieds dans le ballast, les poèmes projettent nos regards vers un arc-en-ciel d’humanité. Homme-poète, conteur, semeur d’escarbilles qui font briller nos yeux.

Henri Girard

Charentais d’origine, Roger Texier a déposé son sac de cheminot en Vendée. Après une vie sur les voies ferrées de France, il fait courir sa plume sur d’autres voies. Ce livre est le quatrième au train de ses souvenirs.

« Sur le trottoir incertain de novembre
Dans la main de l’enfant
La baguette de pain exhale odeur café.
Rivages matins de la gare. »