Henri Girard
Auteur de romans et de nouvelles

L’Équilibre

Un cocktail d’absurde, d’émotion et d’humour !

Les personnages de ce recueil, si différents les uns des autres, cherchent tous désespérément un point fixe dans ce monde sans repères. Mais ils restent humains malgré leur handicap. Comme ce suicidaire qui, à peine sorti de l’hôpital, retombe entre les bras de sa compagne mal-aimée, comme ce quinquagénaire dont on ne sait rien sauf qu’il se reproche d’avoir volé un pot de confiture, comme ce noble ruiné vivant sa folie dans son château désert, cet apprenti comédien englouti et désincarné dans la tourmente post-soixante-huitarde, cet écrivain qui ne trouve plus d’inspiration, cet autre dont on ne sait s’il dit vrai ou s’il ment, ou bien encore ce portrait au vitriol d’un monde devenu fou, ces enfants qui, chacun à leur façon, fuient la réalité…

Certains d’entre ces antihéros sont inaptes à saisir les propos de leurs interlocuteurs : d’une manière légère dans le cas de ce cadre qui, lors d’une réunion d’entreprise, ne comprend rien à la langue de bois de son président, ou bien totalement, comme cela arrive à ce passager du métro qui se fait aborder dans une langue extra-terrestre par un gamin.

On repère pourtant dans ce monde en délire quelques signes d’espoir, à travers des personnages qui refusent de se laisser aller et qui résistent. Leur chef de file, c’est Adolphe, père d’une fille en fugue, qui, tout en attendant un miracle, prend soin d’un troupeau de sans-abri. Il y a aussi Graine d’Hévéa, le mulâtre contorsionniste qui connaît la formule magique du tout-équilibre. Non seulement il arrive à s’immobiliser dans des positions pas possibles, mais il se montre même capable de stabiliser une jeune fille des plus vulnérables…

L’odeur de l’absurde, commune à nombre de ces textes, fluctue, de la petite dose à la rafale de mitraillette rasant les dernières traces du réel. Le voleur de confiture précité expie ses péchés sur le divan d’une psychanalyste avant de sauter les pieds joints, lui et sa thérapeute, dans un pays de conte de fées semblable à celui d’Alice, pays où toute transmutation est possible.

L’auteur a laissé voguer, sans aucune retenue, son imagination, il nous a menés en bateau, sans toutefois ne jamais lâcher l’ancre. Ses nouvelles frôlent souvent le non-sens, mais ne manquent pas pour autant de sens profond.

En fait, à qui ressemblent ces personnages fragiles et loufoques qui semblent souvent droit tombés du ciel ? Mais oui, c’est bel et bien nous-mêmes !

Cette conclusion serait peut-être triste s’il n’y avait pas un autre point commun à ces nouvelles et qui est aussi leur point fort : l’humour plus ou moins décapant qui nous empêche ne serait-ce qu’une fraction de seconde de nous apitoyer sur notre sort.
Ah ! Si l’on pouvait tirer de L’Équilibre ce message : « La vie serait tellement plus simple si l’on apprenait à rire de nous-mêmes ! »

En savoir plus sur le site de l’éditeur.

Presse, blogs, retours lecteurs

Salut Henri,

Après avoir avalé goulûment les premières gorgées de ton fameux cocktail de nouvelles, je m’en suis délecté plus délicatement, gardant un peu longtemps en bouche le texte toujours très imagé : « février jouait les mars en aspergeant d’une giboulée glacée », ou comme lorsqu’il s’agit par exemple du « contour baveux du cœur » tatoué sur le bras de Paulo, pour ne citer que cela.

Que l’historiette ou le récit soit décalé ou plus réaliste, que l’on soit dans la pure fiction ou, à mon humble avis, dans quelque chose de plus personnel, c’est souvent cocasse, toujours soigné, parfois truculent ou croustillant (c’est d’ailleurs là que, à mon goût, tu excelles encore plus qu’ailleurs : les scènes un peu grivoises). J’envie souvent ta concision. En deux coups de cuillère à pot, tu construis quelque chose d’excitant, en mettant avec maestria la touche sur le détail évocateur.

Oui, je trouve que tu es fortiche pour tracer une situation, un décor, un environnement en deux coups de pinceau, comme les peintres impressionnistes, et pas seulement dans les passages érotiques. Ça peut peut-être te paraître étonnant, mais je me souviendrai toujours de la scène du bal de Sous l’aile du Concombre. Cette faculté à évoquer un lieu, un contexte, une atmosphère en quelques phrases, et à nous y installer, on la retrouve par exemple dans la description de la pluie diluvienne ou de l’entrée des habitués au café de Resto de la nuit. Et puis l’observateur n’est jamais loin de l’impressionniste : « Ce n’est que lorsque mes poumons étaient au bord de la saturation que j’expirais par saccades, comme les femmes le font pour accoucher sans douleur », « une vilaine scoliose lui tordait l’allure » …

Par ailleurs, si on n’échappe pas à la drôlerie née de certains personnages singuliers et de leurs actions (la lune bleue, l’équilibre, Raymond Einstein…), à l’émotion suscitée par des textes un tantinet plus sombres (le resto de la nuit), tu ne loupes jamais l’occasion de placer de-ci de-là une belle pensée ou réflexion : « Voilà bien le lot des jalousies frustrées. Un mélange du plaisir de n’être point trompé et de la déception de n’avoir rien découvert », « mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès. Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile », ou encore : « Quand on n’a pas l’habitude, mieux vaut se préparer avec minutie, parer à toute éventualité ». Je t’aurais sans doute d’ailleurs piqué la dernière dans mon roman Carte postale si j’avais lu ton recueil plus tôt.

Quel que soit le ton adopté, du texte le plus touchant au plus loufoque, tu trouves toujours le moyen d’y coller une chute pertinente, souvent surprenante. J’adhère. Mais, pour faire court, ce que je préfère par-dessus tout au fil de tes lignes c’est le sens de la formule. Oui, s’il y vraiment un truc sur lequel j’incline mon chapeau, même si je n’en porte que rarement, c’est bien ça, le sens de la formule, j’ai noté : « Moi, je suis d’extrême moche », « nous avions bu sa jumelle un soir de fruits de mer », toujours très imagée, « en réponse aux profondes gerçures de l’ironie, il rêve entre chien et loup aux oiseaux planeurs s’aplatissant sur une mer encore tranquille », « il déplia sa longue carcasse pour l’offrir au public », « il y a de la haine qui ruisselle entre eux », « là où des cellules jouent à la roulette russe en préparant ma mort », « ça vaudrait un pincement d’oreille napoléonien pour grognard méritant », « un orchestre brésilien bricole un air de samba dans la rue Close »…

Mais je pourrais au moins en remplir trois pages…

Gilles de Franco, romancier et nouvelliste

Je viens de refermer L’équilibre. J’ai volé (couru, plané, plongé…), de nouvelle en nouvelle en un peu plus de deux heures ! Aucune ne m’a laissé indifférent. Bien sûr, sachant que je ne suis pas le roi de l’absurde, j’ai mes préférences : Grâce au ciel, Panache, Le p’tit prince a dit, Raymond Einstein, Baisser de rideau, L’équilibre

Mais au-delà des histoires que tu racontes – absurdes, impertinentes, empreintes d’humour et d’émotion (tiens, j’ai dû lire ça quelque part), j’ai surtout été impressionné par tes assemblages de mots, tes répétitions de verbes dits d’action pour préciser une scène, et enchanté par ce mélange d’élégance et de trivial sous-tendu par… un érotisme clairement affiché… La vie, quoi…

Bravo Henri, si tes autres livres sont de la même fureur créative – entre Molière et San Antonio – j’achète…

François Potier, romancier

« Ces nouvelles, outre d’Équilibre, ne manquent pas non plus d’aplomb ! Sur fond de paysage de neige, elles m’ont fait un samedi après-midi tranquille, agréable, drolatique. Quelquefois hilarant (lego recto, lego verso). En qualité de vieux spécialiste en alexandrin à l’unité, et collectionneur que plus rien n’étonne, j’avoue avoir été fort secoué par l’usage que tu fais du biniou et de la cornemuse. Pour être du panache, ça en est.

En te lisant, je me suis assez souvent demandé quelle était la part autobiographique, de souvenirs personnels, y compris professionnels, dans ces nouvelles dont un certain nombre, peut-être les plus intéressantes et les plus sensibles, sont écrites à la première personne, ce qui modifie sans doute la perception d’un lecteur qui te connaît un peu. D’autant qu’au fil des pages, on retrouve comme de menus échos de Jubilé ou du Concombre, par exemple des personnages, des décors, comme des comtes, des marquis, le château…

Tout m’a plu, parfois jusqu’à l’enthousiasme (Panache, Sacs-poubelle…). »

Franz Bartelt
Prix de l’humour noir pour "Les bottes rouges" (Gallimard), Prix Goncourt de la nouvelle pour "Le bar des habitudes" (Gallimard), Prix des Hussards pour "Le fémur de Rimbaud" (Gallimard), Prix Mystère de la critique pour "Hôtel du Grand Cerf" (Le Seuil)

Une fois encore, et pour notre plus grand bonheur, il tient sa promesse. De nouvelle en nouvelle, l’auteur nous emporte, nous transporte… du rire, souvent ; de l’émotion, toujours, et un je ne sais quoi de gravité empreint de mélancolie. Qui nous déstabilise un peu. le passage du « il » de Naufrage, au « je » de Le prix Nobel de ma paix, ne peut nous laisser indifférents. L’écriture se fait « antalgique ». En ce qui me concerne, ces deux nouvelles m’ont beaucoup émue.

Enfin nous rentrons dans la danse. Nous sommes entraînés, irrésistiblement, dans une farandole dans laquelle nous rencontrons Adolphe dit le Bouffi, Virginy et Paulo, Loulou Debavière et j’en passe… qui vont rejoindre la déjà très riche galerie de personnages « Girardesques », ces personnages que j’aime tant, complexes, complets, drôles ou émouvants, les deux à la fois bien souvent. Angelbert, le héros de Jubilé (mon « chouchou » à vrai dire) n’est pas loin, et je pense, je suis certaine, qu’il les adoptera.

L’équilibre… au risque de mettre l’auteur mal à l’aise, je serais tentée de dire que l’objectif est atteint. En effet, l’écriture d’Henri Girard est un tout. On ne peut dissocier le talent du raconteur, du créateur d’histoires et son amour, son goût des mots. le fond me séduit, la forme me ravit. Chaque mot semble, est, à sa place, celui-là, et pas un autre. L’écriture est mûrie, réfléchie. L’équilibre n’est pas toujours aisé… Mais Henri Girard l’a trouvé.

La couverture ? Elle est la parfaite métaphore du recueil ; une couverture que n’aurait certainement pas reniée le grand Ionesco, à l’image des incartades que s’offre l’auteur en « Absurdie ».
Mais pas seulement.
Du naufrage à l’équilibre…
Dernier titre de l’ouvrage, l’équilibre n’est-il pas en fin de compte ce que l’on cherche tous, que l’on soit rhinocéros ou pas…

J’aime les nouvelles, genre littéraire trop rare en France. Textes courts à la chute souvent coup de poing.

Ici, l’auteur nous invite à entrer dans différents univers. La folie, l’absurde, la nostalgie, la drôlerie.

Il nous offre la possibilité de vivre différents sentiments : sourire, émotion, rire… et réflexion.

Je soupçonne l’auteur d’être un amoureux des mots, un amoureux de la langue avec son écriture simple et toujours percutante.

Il s’agit d’un recueil hétéroclite. Certaines nouvelles vous parleront, d’autres peut-être un peu moins.

Peu importe, par son style, son écriture toujours ciselée, son rythme, ses atmosphères, ce recueil est un véritable bijou.

Mireille Virot

J’ai été heureux de m’enfoncer plus avant dans ton univers : pas si éloigné de Jubilé, d’ailleurs. J’ai retrouvé dans certaines nouvelles toute l’affectueuse ironie dont tu es capable comme dans Les ânons de Panurge, mais aussi l’humanisme qui imbibe Le resto de la nuit. J’ai adoré Direction moi-même, cette Marie-Jo si touchante est un beau portrait, désespéré et poignant. Il y a des tragédies qui bouleversent…

Et puis Cause toujours qui frise l’absurde ou encore Panache ! et son final grandiose, Le petit prince a dit, tellement décalé, la folie de Déménagement, l’irrationnel de La confiture de groseille — on est en plein Kafka sous acide —, Sumadartson, orwellien et angoissant. Les sacs-poubelle m’ont fait sourire avec l’évocation du livre de Bohringer que j’ai lu il y a si longtemps, Baisser de rideau et cette conclusion cruelle : « L’amour n’est pas une liberté. Le théâtre non plus. » Terminer sur L’Équilibre était un vrai plaisir. (Oserais-je dire que tout s’emboîte parfaitement ?)

J’ai décidément un faible pour ton écriture fluide, ciselée, et ton regard d’homme qui a vécu, observé et aussi beaucoup partagé.

Ne change rien et surtout, ne change pas…

David Zukerman, écrivain
Grand Prix du premier roman au salon de L’Île-de-France 2020 pour "San Perdido" (Calmann-Lévy)

 

Originaire de Briouze, dans l’Orne, Henri Girard, après une demi-douzaine de romans, sort son premier recueil de nouvelles en partie inspirées de ses souvenirs du bocage ornais.

Dans cet ouvrage comme dans ses romans, il puise son inspiration au tréfonds de sa contrée bas-normande, parmi les lieux et les personnages qu’il a bien connus, côtoyés.

Comme il aime le dire : « Mes nouvelles frôlent fréquemment le non-sens, mais ne manquent pas de sens profond. J’ai souhaité que chaque nouvelle soit une réelle surprise pour le lecteur, l’embarque dans une histoire très différente de la précédente. J’ai voulu de l’émotion, de la révolte, de l’inédit, un brin de folie… mais aussi beaucoup d’ironie, de l’humour qui empêche, quel que soit le sujet, de verser dans la morosité. »

Parmi ces vingt nouvelles, les deux premières servent d’introduction et mettent en scène la difficulté d’écrire. La dernière boucle le tout de manière inattendue. Le retour à l’équilibre en surprendra plus d’un.

L’équilibre aux éditions Anfortas, 15 euros. En librairie.

L'Orne combattante

Ton recueil de nouvelles m’a occupé dimanche et une partie de mon lundi. De ce fait le confinement m’a semblé moins confinant et le temps s’est écoulé sans que je ne m’en aperçoive. Tu l’auras compris, tes textes m’ont plu, énormément, c’est loufoque, décalé, persillé d’humour grinçant et décapant. J’ai particulièrement apprécié, Grâce au ciel, Pourquoi pourquoi ? Direction moi-même, Cause toujours, Panache, – excellent pastiche de Cyrano –, La lune bleue, les sacs poubelle… J’aime beaucoup tes mots, ta folie, ton impertinence.

Didier Fossey, auteur de polars

Mes préférées

L’équilibre
Une recherche de musicalité dans l’écriture et le plaisir certain de jouer avec les mots sont visibles. L’équilibre est le thème de la nouvelle, présent à divers tableaux, la rythmant et l’équilibrant. Un petit côté étrange, bizarre, surréaliste. J’aime bien cette nouvelle, d’autant qu’elle me « dérange » un peu. Tout y est décalé.

Le resto de la nuit
Quelle belle nouvelle, humaine, profondément humaine. Je suis baba devant ces dialogues si bien maîtrisés qui font des personnages typés sans tomber dans la caricature. Bref : j’adore !

Pourquoi, pourquoi ?
Je la savoure encore plus. Elle est courte comme répondant à cette injonction du président de reprendre ses activités. J’ai vécu moi-même souvent ce rite des réunions à plateau-repas. Tout est dit de ce microcosme.

Direction moi-même
Le personnage est déplaisant à souhait. J’ai anticipé la fin naturellement, peut-être à cause du titre, en tout cas, à cause de cet acharnement que met le personnage masculin à décrire Marie-Jo et à la mépriser.

Le petit prince a dit
Ces « dong-dong » se suffisent à eux-mêmes. Sympa et hilarant !

Raymond Einstein
Cette nouvelle, je l’ai savourée. J’aime bien sa fin ouverte en point d’interrogation. J’aime bien aussi l’écriture de ce passage sur le couple, et surtout, tu as le sens des dialogues.

La confiture de groseille
La première partie me plaît bien, on sent que ça va tourner au loufoque léger à la Tardieu. Mais ce loufoque devient un délire sous euphorisants…

SUMADARTSON
Quel art ! Un constat rébarbatif, cynique à souhait, sans affect. Avec de temps à autre une petite touche d’humour grâce à des commentaires, interjections : « Bouh » ! Quel bazar ! C’était un peu le bordel ! », etc. Bref, on peut rire (jaune) de tout, du moment que c’est remarquablement écrit.
J’adore aussi les références à Rabelais comme au PSG ou aux matchs de boxe, et le rebondissement final.

Un équilibre superbement dosé d’horreur et de rigolade que l’on savoure grâce à ton talent de tricoteur de mots.

Marie-Christine Vacavant, membre du CLEC – Cercle littéraire des écrivains cheminots

P…, mec !

Les progrès que tu as fait dans l’art d’écrire sont incroyables !

Avec de pétillants bonheurs d’expressions n’en veux-tu n’en voilà !

Tiens, le derche que je viens de déguster : « L’homme, cubique, un bras mort abandonné dans la poche droite de son manteau élimé, le cou encordé par une ficelle d’écharpe, la cinquantaine épuisée par une contrariété permanente, deux yeux très noirs posés à proximité immédiate d’un nez accidenté, me concéda une seconde. »

Avoue que tu m’as envoyé ce bouquin juste pour me faire … !

Bravo, l’Henri.

Le temps n’a pas de prise sur toi.

Pierre Tisserand, auteur, compositeur, interprète et romancier

Ouest France

« Je viens de terminer ce recueil de nouvelles, fort réussi !

C’est un genre vraiment formidable, délicat et difficile, en même temps il est généreux parce qu’il permet à l’auteur de développer tout son art. La preuve nous en est donnée.

Elles sont toutes différentes, chacune a son univers, son ton. Certaines donnent envie de pleurer, des autres font froid dans le dos, on sourit avec les suivantes, on y trouve de la tendresse, aussi de la sagesse et de la lucidité, de la malice. Les dialogues sont enlevés, on va toujours rapidement au cœur du sujet, les chutes surprennent ou nous laissent sur notre faim, nous font tomber aussi.

Mais ailleurs, dans le style assez “ drolatique ” ou fleuri, ça se balance et ça balance, et partout en dessous, il y a une tendresse cachée.
La diversité des regards et des sujets nous promène ici et là, et j’aime beaucoup ça. On ne sait jamais où nous amène la suivante. »

Je viens de terminer L’équilibre. À sa lecture, j’ai failli le perdre plusieurs fois. Je n’ai pas lu tout Proust, mais j’ai lu tout Henri Girard et cet équilibre-là m’a fait découvrir une autre facette de son art d’écrire et de dire les ressentis les plus profonds et les plus subtils avec émotion. Dans cet Équilibre-là, j’ai découvert un autre Henri Girard qui va, comme une palette de peintre, du gris, voir du noir, au plus éclatant des rouges. C’est un livre très complet qui fait rire et pleurer, c’est très fort. Bravo !

Elizabeth Loussaut, romancière

Monsieur Henri et ses 20 nuances d’humour.

Je recommande tous les livres d’Henri Girard et ce recueil de nouvelles est la quintessence de son art de manier la plume et de créer un univers.

L’écriture est classique et classieuse, tout ce que j’aime. Ces histoires font immanquablement penser à Ionesco, Becket, car elles mettent en évidence le burlesque dramatique de notre société et de ceux qui l’occupent.

La première nouvelle a provoqué chez moi un fou rire salvateur, car j’ai imaginé un homme la quarantaine triomphante, marchant seul sur la plage, plongé dans ses pensées avec cette phrase martelant ses tempes : « À l’instant où j’écris, il y a dans la nuit, quelqu’un qui disparaît dans quelqu’un qui jouit. »

Au rythme du flux et du reflux, son ombre derrière lui le montrait en vieillard hirsute et rabougri, comme rétréci dans ses vêtements hurlant cette phrase poing levé vers un ciel qui se couvrait.

Ensuite, ma lecture m’a entraîné vers une mise en scène théâtrale de chacune de ces nouvelles.

Cet univers était plus en pointillé dans ses romans, mais ici il explose toujours en équilibre sur la crête de l’émerveillement soumis à l’effroi.

Les dialogues, quand il y en a, sont savoureux.

C’est drôle, tendre tout en nuances, du sourire au rire, de l’émotion à fleur de peau.

La quatrième de couv’ vous dit « Ces nouvelles frôlent le non-sens, mais ne manquent pas de sens profond. » Il est là l’équilibre.

« Cause toujours » m’a semblé avoir ce décalage qui peut adhérer parfaitement à notre période si singulière.

C’est une langue travaillée, un vocabulaire riche, un exercice de style réussi pour un univers où la nostalgie est comme le nuage qui masque fugacement le soleil.

La vie et ses nuances d’humour : caustique, railleur, satirique mais tendre naturellement.

À lire absolument pour un enchantement littéraire absolument précieux en ce moment.

Ceci n’est pas un bouquin, mais une collection de perles. Ceci n’est pas sérieux… quoique.

Ceci est une succession d’histoires qui m’ont touché en plein cœur. Ceci est le dernier recueil de nouvelles d’Henri Girard que j’ai eu le plaisir de rencontrer brièvement à Paris il y a quelques années et avec qui j’entretiens depuis une relation amicale à travers FB, son blog, ses publications et ses livres dont notamment Les secrets du Club des Six (éd. de la Rémanence) et Jubilé ! (éd. In Octavo) qui m’ont beaucoup plu tant pour leurs histoires riches en émotions et humanisme que pour leur style travaillé dans une langue riche et cultivée… sans melon ni prise de tête pour autant.

Absurde, non-sens, burlesque… c’est ce qui apparaît à première vue avec ce mastodonte sur un fil. Et la tonalité des récits. Henri Girard ne s’en cache pas d’ailleurs lui qui entame son livre par une citation d’Eugène Ionesco extraite de sa pièce Rhinocéros : « Il y a plusieurs réalités ! Choisis celle qui te convient. Évade-toi dans l’imaginaire. »

Lors d’un tout récent échange, Henri Girard me disait que Magritte était son peintre préféré. En lisant ces nouvelles, j’en ai eu la confirmation, ses personnages n’évoluent pas dans le conformisme ni le conventionnel ni le politiquement correct. Ils nous entraînent dans des situations délirantes parfois oniriques et pourtant terriblement représentatives de la réalité de notre monde. Mais comme le chante Francis Cabrel dans La corrida : « Est-ce que ce monde est sérieux ? »

J’ai apprécié ce livre, il m’a fait rire, sourire… réfléchir aussi. Derrière la dérision et l’apparente légèreté d’Henri Girard, s’écrivent des vérités pas toujours si drôles sur notre société et ses déséquilibres. Mais sans lourdeurs ni prêchi-prêcha, la plume d’Henri Girard est au contraire toujours vive, facétieuse et truculente.

Cher Henri, si tu étais belge, on dirait de toi que tu es un écrivain « surréaliste » une fois.

La Vie du rail

Bien lu, et lu avec beaucoup de plaisir.

Franchement.

Plein de belles trouvailles, plein d’humour comme j’aime, et plein de pas drôle du tout, de cœur lourd comme j’aime aussi.

Et puis ton gros lard sur son petit fil, il donne à réfléchir, la vie n’est pas toujours simple…

Donc, accrochons-nous.

Jean Colombier
Prix Renaudot pour "Les frères Romance" (Calmann-Lévy)

Si vous n’êtes pas de marbre, vous sortirez un peu ébranlés de la lecture de L’Équilibre, le nouveau recueil de nouvelles de Henri Girard.
Balançant sans cesse entre le premier et le second (voire le troisième !) degré, l’effronterie et la pudeur, le cynisme et l’idéalisme, la misanthropie et l’amour de l’homme, c’est avec talent et humour que l’auteur dessine un petit cortège de personnages mal dans leur peau… à moins qu’ils ne soient carrément perdus.

Néanmoins, je crois que chacun d’entre nous saurait se retrouver dans un de ces personnages, d’autant plus que, de nos jours, la normalité est devenue un concept abstrait, sinon complètement dépassé ; que celui qui se sentirait en tous points équilibré me jette la première pierre !

On devrait tirer son chapeau et s’incliner jusqu’à terre devant la plume de Henri Girard qui, finalement, atteint ses sommets là où l’idéalisme l’emporte sur le cynisme et la réalité sur l’artifice. C’est par exemple le cas de la nouvelle Baisser de rideau qui pourrait porter le sous-titre L’Initiation du jeune homme à la débauche et qui nous évoque les Liaisons dangereuses racontées non pas par Valmont et la marquise de Merteuil, mais par le jeune Danceny – ou alors, si vous voulez, qui rappelle Laclos… revu par Girard.

Celui qui cherche l’équilibre dans cette période troublée devrait opter pour celui de Henri Girard ; s’il ne retrouve pas forcément le sien à travers cette lecture, il y trouvera de la bonne littérature… ce qui, ma foi, n’est pas peu de choses !

La République de Seine-et-Marne

Le Nouveau dévorant